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1853
CALOMNIES IMPÉRIALES
LETTRE DE CHARLES HUGO

La lettre qui suit, adressée aux journaux honnêtes hors de France, donne une idée des calomnies de la presse bonapartiste contre les proscrits :

« Jersey, 2 juin 1853.
« Monsieur le rédacteur,

« Le journal la Patrie a publié l’article suivant, reproduit par les journaux officiels des départements et que je lis dans l’Union de la Sarthe, du 11 mai.

« Il vient de se passer à Jersey un fait qui mérite d’être rapporté à titre d’enseignement. Un français, interné dans l’île, étant mort, M. Victor Hugo a prononcé sur sa tombe un discours qui a été imprimé dans le journal du pays, et dans lequel il a représenté la France comme étant en ce moment couverte d’échafauds politiques. On nous écrit que ce mensonge grossier, d’après lequel il n’y a plus à réclamer pour son auteur que le séjour d’une maison d’aliénés, a produit une si grande indignation parmi les habitants de Jersey, toujours si calmes, qu’une pétition a été rédigée et couverte de signatures pour demander qu’on interdise les manifestations de ce genre que font sans cesse les réfugiés français, et qui inspirent à la population entière le plus profond dégoût.

« Ch. Schiller. »


« Cet article contient deux allégations, l’une concernant le discours de M. Victor Hugo, l’autre concernant l’effet qu’il aurait produit à Jersey.

« Pour ce qui est du discours, la réponse est simple. Puisque ce discours, ― dans lequel M. Victor Hugo, au nom des proscrits de