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1854



AFFAIRE TAPNER


Nous extrayons de la Nation du 8 février ce qui suit :

« Nous revenons une dernière fois, pour le mouvement mémorable qui l’a précédée, sur l’exécution de Tapner.

« Le 10 janvier, Victor Hugo adresse à la population de Guernesey l’appel de la démocratie. La parole chrétienne du proscrit républicain est entendue ; elle retentit dans toutes les âmes. Sept cents citoyens anglais adressent à la reine une demande en grâce en faveur du condamné.

« Le 21, la Chronique de Jersey annonce que le jeudi, 19, la pétition, prise en considération par la cour, a été renvoyée au secrétaire d’état. Lord Palmerston avait accordé un sursis de huit jours. Commencement de triomphe pour la démocratie et espérance d’un triomphe complet sur le bourreau, dans cette circonstance solennelle.

« Dans leur demande en grâce, en réponse à l’appel de Victor Hugo, les sept cents citoyens anglais proclamaient le principe de l’inviolabilité de la vie humaine. La peine de mort, disaient-ils, doit être abolie.

« Le 28, le Star de Guernesey nous apportait la sentence de Tapner, disant que l’exécution aurait lieu le 3 février. Et le 3 février Tapner était pendu (le 10 février, après nouveau sursis).

« La démocratie avait compté sans l’ambassadeur de M. Bonaparte à Londres.

« Cette lutte autour d’un gibet ne saurait être oubliée dans les annales du temps.


« Avec Tapner à Guernesey, c’est le monde païen qui nous semble monter au gibet. La révolution prochaine a, par l’organe de Victor Hugo, fait entendre à la société nouvelle la voix de