III
LES MISÉRABLES
Après la publication des Misérables, Victor Hugo alla à Bruxelles. Ses éditeurs, MM. Lacroix et Verboeckhoven, lui offrirent un banquet. Ce fut une occasion de rencontre pour les écrivains célèbres de tous les pays. (Voir aux Notes.) Victor Hugo, entouré de tant d’hommes généreux, dont quelques-uns étaient si illustres, répondit à la salutation de toutes ces nobles âmes par les paroles qu’on va lire. Ceux qui assistèrent à cette sévère et douce fête offerte à un proscrit se souviennent que Victor Hugo ne put réprimer ses larmes au moment où la pensée d’Aspromonte lui traversa l’esprit.
Mon émotion est inexprimable ; si la parole me manque, vous serez indulgents.
Si je n’avais à répondre qu’à l’honorable bourgmestre de Bruxelles, ma tâche serait simple ; je n’aurais, pour glorifier le magistrat si dignement populaire et la ville si noblement hospitalière, qu’à répéter ce qui est dans toutes les bouches, et il me suffirait d’être un écho ; mais comment remercier les autres voix éloquentes et cordiales qui m’ont parlé ? À côté de ces éditeurs considérables, auxquels on doit l’idée féconde d’une librairie internatio-