VIII
LE TRAVAIL EN AMÉRIQUE
Vous m’annoncez, général, une bonne nouvelle, la coalition des travailleurs en Amérique ; cela fera pendant à la coalition des rois en France.
Les travailleurs sont une armée ; à une armée il faut des chefs ; vous êtes un des hommes désignés comme guides par votre double instinct de révolution et de civilisation.
Vous êtes de ceux qui savent conseiller au peuple tout le possible, sans sortir du juste et du vrai.
La liberté est un moyen en même temps qu’un but, vous le comprenez. Aussi les travailleurs vous ont-ils élu pour leur représentant en Amérique. Je vous félicite et les félicite.
Le travail est aujourd’hui le grand droit comme il est le grand devoir.
L’avenir appartient désormais à deux hommes, l’homme qui pense et l’homme qui travaille.
À vrai dire, ces deux hommes n’en font qu’un, car penser c’est travailler.
Je suis de ceux qui ont fait des classes souffrantes la préoccupation de leur vie. Le sort de l’ouvrier, partout, en Amérique comme en Europe, fixe ma plus profonde attention et m’émeut jusqu’à l’attendrissement. Il faut que les classes souffrantes deviennent les classes heureuses, et que