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V

L’INCIDENT BELGE

LA PROTESTATION. — L’ATTAQUE NOCTURNE.
L’EXPULSION.
§ 1

Les événements se précipitaient.

La pièce Pas de Représailles, publiée à propos des violences de la Commune, avait été reproduite, on l’a vu, par presque tous les journaux, y compris quelques journaux de Versailles ; elle avait été traduite en anglais, en italien, en espagnol, en portugais (pas en allemand). La presse réactionnaire, voyant là un blâme des actes de la Commune, avait applaudi particulièrement à ces vers :

Quoi ! bannir celui-ci ! jeter l’autre aux bastilles !
Jamais ! Quoi ! déclarer que les prisons, les grilles.
Les barreaux, les geôliers ; et l’exil ténébreux,
Ayant été mauvais pour nous, sont bons pour eux !
Non, je n’ôterai, moi, la patrie à personne.
Un reste d’ouragan dans mes cheveux frissonne ;
On comprendra qu’ancien banni, je ne veux pas
Faire en dehors du juste et de l’honnête un pas ;
J’ai payé de vingt ans d’exil ce droit austère
D’opposer aux fureurs un refus solitaire
Et de fermer mon âme aux aveugles courroux ;
Si je vois les cachots-sinistres, les verrous,