Page:Hugo - Actes et paroles - volume 5.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174
DEPUIS L’EXIL. — BRUXELLES.

d’hommes et qui devraient être mis au ban de toutes les nations civilisées. (Vive approbation sur tous les bancs.})

« Ce ne sont pas des réfugiés politiques ; nous ne devons pas les considérer comme tels. »

C’est la frontière fermée. C’est le refus d’examen.

C’est contre cela que j’ai protesté, déclarant qu’il fallait attendre avant de juger, et que, quant à moi, si le gouvernement supprimait le droit d’asile en Belgique, je le maintenais dans ma maison.

J’ai écrit ma protestation le 26, elle a été publiée le 27 ; le 27, dans la nuit, ma maison était attaquée ; le 30 j’étais expulsé.

Le 31, M. d’Anethan a dit :

« Chaque cas spécial sera examiné, et lorsque les faits ne rentreront pas dans le cadre de la loi, la loi ne sera pas appliquée. Le gouvernement ne veut que l’exécution de la loi. »

Ceci, c’est la frontière ouverte. C’est l’examen admis. C’est ce que je demandais.

Qui a changé de langage ? est-ce moi ? Non, c’est le ministère belge.

Le 25 il ferme la frontière, le 27 je proteste, le 31 il la rouvre.

Il m’a expulsé, mais il m’a obéi.

L’asile auquel ont droit en Belgique les vaincus politiques, je l’ai perdu pour moi, mais gagné pour eux.

Cela me satisfait.

Recevez, monsieur, l’assurance de mes sentiments distingués.

Victor Hugo.

Depuis le départ de M. Victor Hugo, les journaux libéraux belges ont déclaré, en mettant le gouvernement belge au défi de démentir le fait, qu’un des chefs de la bande nocturne de la place des