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LE SEIZE MAI. — LA DISSOLUTION.

On nous fait, bien malgré nous, hélas ! une situation périlleuse. Puisqu’il le faut, nous l’acceptons. Quant à moi, je ne reculerai devant aucune des conséquences du devoir. Sortir de l’exil donne le droit d’y rentrer. Quant au sacrifice de la vie, il est peu de chose à côté du sacrifice de la patrie.

Mais ne craignons rien. Nous avons pour nous, citoyens libres de la France libre, la force des choses à laquelle s’ajoute la force des idées. Ce sont là les deux courants suprêmes de la civilisation.

Aucun doute sur l’avenir n’est possible. La vérité, la raison et la justice vaincront, et du misérable conflit actuel sortira, par la toute-puissance du suffrage universel, sans secousse et sans lutte peut-être, la république prospère, douce et forte.

Le peuple français est l’armée humaine, et la démocratie lyonnaise en est l’avant-garde. Où va cette armée ? à la paix. Où va cette avant-garde ? à la liberté.

Hommes de Lyon, mes frères, je vous salue.