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DEPUIS L’EXIL.

assemblées où s’élabore la loi moderne, à laquelle l’illustre élu de Paris voulait donner pour règles supérieures les inspirations de son génie prodigieux fait de toute puissance et de toute bonté. (Double salve d’applaudissements. — Acclamations prolongées.)

Je vais donner la parole au gouvernement qui l’a demandée et, après que la Chambre aura statué sur les résolutions qui lui seront proposées, je pense que je répondrai au vœu de toute la Chambre en lui demandant de lever la séance en signe de deuil national. (Applaudissements.)

Le président du conseil présente, dans les mêmes termes qu’au Sénat, la proposition de funérailles nationales.

Elle est votée par 415 voix contre 3.

M. Anatole de La Forge dépose alors la proposition qui suit :

« Le Panthéon est rendu à sa destination première et légale.

« Le corps de Victor Hugo sera transporté au Panthéon. »

Il demande l’urgence, qui est votée.

La discussion est remise à mardi.


CONSEIL MUNICIPAL DU PARIS
Séance du 22 mai.

La nouvelle de la mort de Victor Hugo est apportée au milieu de la séance.

M. le président. — Messieurs, j’apprends comme vous tous, le deuil que frappe la patrie.

Victor Hugo est mort ! Je vous propose de lever la séance. (Assentiment unanime.)

M. Pichon. — Messieurs, je n’ajoute qu’un mot aux paroles que vous venez d’entendre.

Je demande que le conseil municipal décide qu’il se rendra en corps, et immédiatement, à la demeure de Victor Hugo, pour exprimer à la famille du plus grand de tous les poëtes les sentiments de sympathie et de condoléance profonde des représentants de la ville de Paris. (Très bien ! très bien !)

La proposition de M. Pichon est adoptée.