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NOTES.

jourd’hui ne résistons pas à cet entraînement d’un enthousiasme universel. C’est notre honneur d’y céder.

Il y a, en effet, messieurs, dans cette solennité comme un relèvement définitif de la patrie, qui se sent grande du génie de son plus grand homme, et aussi de la foi que ces funérailles rallument dans les cœurs.

Conservons le souvenir de cette journée, comme celui d’un pacte nouveau conclu avec l’amour du pays, avec sa gloire, avec sa puissance dans le monde, avec le rayonnement de ses idées, et restons dignes de ce transport unanime qui a fait s’agenouiller toute la France et se dresser toute l’Europe sur ce seuil où notre poète national renaît dans sa vie immortelle.

Ce sera le dernier chef-d’œuvre de Victor Hugo. C’eût été son ambition suprême après avoir tant écrit, tant lutté pour la fraternité humaine et pour la gloire de la France, de faire servir sa mort à une fédération sincère entre les peuples et à une explosion radieuse du patriotisme français !


DISCOURS DE M. GOT
au nom de la comédie française

C’est un grand honneur pour toute notre corporation qu’on ait fait choix d’un délégué qui prît aussi la parole dans cette cérémonie auguste.

Mais le théâtre de Victor Hugo, cette portion si fameuse de son œuvre, vient d’être apprécié à sa valeur grandiose, et tout d’ailleurs n’a-t-il pas été dit — par quelles voix éloquentes ! — sur le maître poëte devant qui la France et le monde s’inclinent aujourd’hui !

Je crois donc devoir restreindre à son but véritable la mission qu’on a bien voulu me confier.

C’est au nom de l’Art et des artistes dramatiques, dont une moitié — la plus brillante sans doute, les femmes — pouvait difficilement prendre place dans le cortège, accouru fiévreusement de toutes part à ces funérailles triomphales ; c’est au nom de nous tous enfin, que je dépose ici cet hommage respectueux, mais plein d’un orgueil patriotique !

À Victor Hugo, le Théâtre-Français reconnaissant !