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BANQUET DU 81e ANNIVERSAIRE.

mière du moins la plus retentissante de celle lyre incomparable qui, depuis soixante années, vibre sans trêve à tous les grands souffles de la passion et de l’idéal ?

Permettez-nous donc, messieurs, à nous autres comédiens, porte-voix de chaque jour et intermédiaires vivants entre le poëte et la foule, de vous dire avec quelle joie pieuse nous avons senti monter par degrés l’admiration et le respect autour de ces drames immortels.

Heureux ceux d’entre nous qui ont pu s’élever à la hauteur de ses inspirations ! Heureux même ceux dont sa bonté sereine a daigné encourager le dévouement et soutenir les défaillances.

Et c’est ma gratitude qui vous porte ce toast, cher et vénéré maître.

À Victor Hugo !

Victor Hugo s’est levé et a dit :

C’est avec une profonde émotion que je remercie ceux qui viennent de m’adresser des paroles si cordiales, et que je vous remercie tous, mes chers confrères. Et dans le mot confrères il y a le mot frères.

Je vous serre la main à tous avec une fraternelle reconnaissance.

Une longue acclamation a remercié le grand poëte de son remerciement. Puis, on est revenu dans le salon où, jusqu’à minuit s’est prolongée la belle fête, que tous les assistants espèrent bien renouveler encore bien des années.