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Page:Hugo - L'Année terrible, 1872.djvu/116

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Dans leurs casques d’airain, dans leurs fronts, dans leurs yeux
Dans leurs cœurs, enfoncer ses rayons furieux !

Vous ne comprenez pas cette haine sacrée.
L’heure est sombre ; il s’agit de sauver l’empyrée
Qu’une nuée immonde et triste vient ternir,
De dégager le bleu lointain de l’avenir,
Et de faire une guerre implacable à l’abîme.
Vous voyez en tremblant Paris être sublime ;
Et vous craignez, esprit myope et limité,
Cette démagogie immense de clarté.
Ah ! laissez cette France, espèce d’incendie
Dont la flamme indomptable est par les vents grandie,
Rugir, cribler d’éclairs la brume qui s’enfuit,
Et faire repentir les princes de la nuit
D’être venus jeter sur le volcan solaire
Leur fange, et d’avoir mis la lumière en colère !
L’aube, pour ces rois vils, difformes, teints de sang,
Devient épouvantable en s’épanouissant ;
Laissez s’épanouir là-haut cette déesse !
Ne gênez pas, vous fait pour qu’on vous mène en laisse
La grande nation qui ne veut pas de frein.
Laissez la Marseillaise ivre de son refrain
Se ruer éperdue à travers les batailles.
La lumière est un glaive ; elle fait des entailles
Dans le nuage ainsi qu’un bélier dans la tour ;
Laissez donc s’accomplir la revanche du jour !
Vous l’entravez lieu de l’aider. Dans l’outrage,