Page:Hugo - L'Année terrible, 1872.djvu/179

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                        IV

Quand finira ceci ? Quoi ! ne sentent-ils pas
Que ce grand pays croule à chacun de leurs pas !
Châtier qui ? Paris ? Paris veut être libre.
Ici le monde, et là Paris ; c’est l’équilibre.
Et Paris est l’abîme où couve l’avenir.
Pas plus que l’Océan on ne peut le punir,
Car dans sa profondeur et sous sa transparence
On voit l’immense Europe ayant pour cœur la France.
Combattants ! combattants ! qu’est-ce que vous voulez ?
Vous êtes comme un feu qui dévore les blés,
Et vous tuez l’honneur, la raison, l’espérance !
Quoi ! d’un côté la France et de l’autre la France !
Arrêtez ! c’est le deuil qui sort de vos succès.
Chaque coup de canon de Français à Français
Jette, — car l’attentat à sa source remonte, —
Devant lui le trépas, derrière lui la honte.
Verser, mêler, après septembre et février,
Le sang du paysan, le sang de l’ouvrier,
Sans plus s’en soucier que de l’eau des fontaines !
Les Latins contre Rome et les Grecs contre Athènes !