Page:Hugo - L'Année terrible, 1872.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


                         XV

Toujours le même fait se répète ; il le faut.
Le trône abject s’adosse à l’illustre échafaud ;
L’aigle semble inutile et ridicule aux grues ;
On traîne Coligny par les pieds dans les rues ;
Dante est fou ; Rome met à la porte Caton ;
Et Rohan bat Voltaire à grands coups de bâton.
Soyez celui qui lutte, aime, console, pense,
Pardonne, et qui pour tous souffre, et pour récompense
Ayez la haine, l’onde amère, le reflux,
L’ombre, et ne demandez aux hommes rien de plus.
Toutes ces choses-là sont les vérités vraies
Depuis que la lumière indigne les orfraies,
Depuis Socrate, Eschyle, Épictète et Zénon,
Depuis qu’au Oui des cieux la terre répond Non,
Depuis que Sparte en deuil fait rire les Sodomes,