Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/207

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cinq cent soixante-cinq pairies abolies. La guerre des roses avait commencé l’extirpation des ducs que Marie Tudor, à coups de hache, avait achevée. C’était décapiter la noblesse. Couper le duc, c’est couper la tête. Bonne politique sans doute, mais corrompre vaut mieux que couper. C’est ce que sentit Jacques Ier. Il restaura la duché. Il fit duc son favori Villiers, qui l’avait fait porc[1]. Transformation du duc féodal en duc courtisan. Cela pullulera. Charles II fera duchesses deux de ses maîtresses, Barbe de Southampton et Louise de Quérouel. Sous Anne, il y aura vingt-cinq ducs, dont trois étrangers, Cumberland, Cambridge et Schonberg. Ces procédés de cour, inventés parJacques Ier, réussissent-ils ? Non. La chambre des lords se sent maniée par l’intrigue et s’irrite. Elle s’irrite contre Jacques Ier, elle s’irrite contre Charles Ier, lequel, soit dit en passant, a peut-être un peu tué son père comme Marie de Mé-

  1. Villiers appelait Jacques Ier Votre Cochonnerie.