Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/406

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toi. Ah ! quand je pense que j’étais au moment d’en finir ! Une minute de plus ! Sans Homo ! je te dirai cela. Comme c’est près de la joie le désespoir ! Dea, vivons ! Dea, pardonne-moi ! Oui ! à toi à jamais ! Tu as raison, touche mon front, assure-toi que c’est moi. Si tu savais ! Mais rien ne peut plus nous séparer. Je sors de l’enfer et je remonte au ciel. Tu dis que je redescends, non, je remonte. Me revoici avec toi. À jamais, te dis-je ! Ensemble ! nous sommes ensemble ! qui aurait dit cela ? Nous nous retrouvons. Tout le mal est fini. Il n’y a plus devant nous que de l’enchantement. Nous recommencerons notre vie heureuse, et nous en fermerons si bien la porte que le mauvais sort n’y pourra plus rentrer. Je te conterai tout. Tu seras étonnée. Le bateau est parti. Personne ne peut faire que le bateau ne soit pas parti. Nous sommes en route, et en liberté. Nous allons en Hollande, nous nous marierons, je ne suis pas embarrassé pour gagner ma vie, qui est-ce qui pourrait empêcher cela ? Il n’y a plus rien à craindre. Je t’adore.