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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/232

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VI

BOOZ ENDORMI

Booz s’était couché de fatigue accablé ; Il avait tout le jour travaillé dans son aire ; Puis avait fait son lit à sa place ordinaire ; Booz dormait auprès des boisseaux pleins de blé.

Ce vieillard possédait des champs de blés et d’orge ; Il était, quoique riche, à la justice enclin ; Il n’avait pas de fange en l’eau de son moulin ; Il n’avait pas d’enfer dans le feu de sa forge.

Sa barbe était d’argent comme un ruisseau d’avril. Sa gerbe n’était point avare ni haineuse ; Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse : « Laissez tomber exprès des épis, » disait-il.

Cet homme marchait pur loin des sentiers obliques, Vêtu de probité candide et de lin blanc ;