Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/260

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AU LION D’ANDROCLÈS

La ville ressemblait à l’univers. C’était Cette heure où l’on dirait que toute âme se tait, Que tout astre s’éclipse et que le monde change. Rome avait étendu sa pourpre sur la fange. Où l’aigle avait plané, rampait le scorpion. Trimalcion foulait les os de Scipion. Rome buvait, gaie, ivre et la face rougie ; Et l’odeur du tombeau sortait de cette orgie. L’amour et le bonheur, tout était effrayant. Lesbie, en se faisant coiffer, heureuse, ayant Son Tibulle à ses pieds qui chantait leurs tendresses, Si l’esclave persane arrangeait mal ses tresses,