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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/319

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Marchent droit l’un vers l’autre, et le duel recommence. Voilà que par degrés de sa sombre démence Le combat les enivre ; il leur revient au cœur Ce je ne sais quel dieu qui veut qu’on soit vainqueur, Et qui, s’exaspérant aux armures frappées, Mêle l’éclair des yeux aux lueurs des épées.

Ils combattent, versant à flots leur sang vermeil. Le jour entier se passe ainsi. Mais le soleil Baisse vers l’horizon. La nuit vient.

« Camarade, Dit Roland, je ne sais, mais je me sens malade. Je ne me soutiens plus, et je voudrais un peu De repos.

— Je prétends, avec l’aide de Dieu, Dit le bel Olivier, le sourire à la lèvre, Vous vaincre par l’épée et non point par la fièvre. Dormez sur l’herbe verte, et cette nuit, Roland, Je vous éventerai de mon panache blanc.