Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/373

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L’un règne à Roncevaux et l’autre au col d’Andorre. Quiconque voit des dieux dans les loups, les adore. Ils ont, la veille au soir, quitté leurs deux donjons, Ensemble, avec leur bande, en disant : « Partageons ! » N’étant pas trop de deux pour ce qu’ils ont à faire. En route, le plus jeune a crié : « Bah ! mon frère, Rions ; et renonçons à la chose, veux-tu ? Revenons sur nos pas ; je ne suis point têtu, Si tu veux t’en ôter, c’est dit, je me retire. — Ma règle, a dit l’aîné, c’est de ne jamais rire Ni reculer, ayant derrière moi l’enfer. » Et c’est ainsi qu’ils ont, ces deux princes de fer, Après avoir rompu le mur qui la couronne, Brûlé la belle ville heureuse de Girone ; Et fait noir l’horizon que le Seigneur fait bleu.

Rougeur à l’orient. C’est Lumbier en feu. Ariscat l’est venu piller pour se distraire. Ariscat est le roi d’Aguas ; ce téméraire, Car, en basque, Ariscat veut dire le Hardi,