Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/432

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Pas un toit, pas un mur, des sentiers non frayés, Personne ; aucun secours possible ; et les cascades Couvrent le cri des gens tombés aux embuscades. On ne voyage guère en ce val effrayant. Les songe-creux, qui vont aux chimères bayant, Trouvent les âpretés de ces ravins fort belles ; Mais ces chemins pierreux aux passants sont rebelles, Ces pics repoussent l’homme, ils ont des coins hagards Hantés par des vivants aimant peu les regards, Et, quand une vallée est à ce point rocheuse, Elle peut devenir aux curieux fâcheuse. Bon Roland, votre nom est venu jusqu’à nous, Nous sommes des seigneurs bien faisants et très-doux, Nous ne voudrions pas vous faire de la peine, Allez-vous-en. Parfois la montagne est malsaine. Retournez sur vos pas, ne soyez pas trop lent, Retournez.

— Décidez mon cheval, dit Roland ; Car il a l’habitude étrange et ridicule De ne pas m’obéir quand je veux qu’il recule. »

Les infants un moment se parlèrent tout bas. Et Ruy dit à Roland :

« Tant d’illustres combats