Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/434

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Allons donc ! en ce cas, si le contre-sens règne, Si l’absurde fait loi, qu’on me donne une duègne, Et dites aux brebis de rugir, ordonnez Aux biches d’emboucher les clairons forcenés ; En même temps, soyez conséquent, qu’on affuble L’ours des monts et le loup des bois d’une chasuble, Et qu’aux pattes du tigre on plante un goupillon. Seigneur, pour être un sage, on n’est pas un félon ; Et les choses qu’ici je vous dis sont certaines Pour les docteurs autant que pour les capitaines. J’arrive au fait ; soyons amis. Nous voulons tous Faire éclater l’estime où nous sommes de vous ; Voici : Leso n’est pas une bourgade vile, La ville d’Oyarzun est une belle ville, Toutes deux sont à vous. Si, pesant nos raisons, Vous nous prêtez main-forte en ce que nous faisons, Nous vous donnons les gens, les bois, les métairies. Donc vous voilà seigneur de ces deux seigneuries ; Il ne nous reste plus qu’à nous tendre la main. Nous avons de la cire, un prêtre, un parchemin, Et, pour que Votre Grâce en tout point soit contente, Nous allons vous signer ici votre patente ;