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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/447

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Le héros sous son pied sent onduler leurs nœuds Comme les gonflements d’un dragon épineux ; Son armure est partout bosselée et fêlée ; Et Roland par moments songe dans la mêlée : « Pense-t-il à donner à boire à mon cheval ? »

Un ruisseau de pourpre erre et fume dans le val, Et sur l’herbe partout des gouttes de sang pleuvent ; Cette clairière aride et que jamais n’abreuvent Les urnes de la pluie et les vastes seaux d’eau Que l’hiver jette au front des monts d’Urbistondo, S’ouvre, et toute brûlée et toute crevassée, Consent joyeusement à l’horrible rosée ; Fauve, elle dit : « C’est bon. J’ai moins chaud maintenant. » Des satyres, couchés sur le dos, égrenant Des grappes de raisin au-dessus de leur tête, Des aegipans aux yeux de dieux, aux pieds de bête, Joutant avec le vieux Silène, s’essoufflant À se vider quelque outre énorme dans le flanc, Tetant la nymphe Ivresse en leur riante envie,