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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/470

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La ceinture de fer de Schelestadt, l’anneau De Colmar, et la chaîne au pied de Haguenau. Tel fut Éviradnus. Dans l’horrible balance Où les princes jetaient le dol, la violence, L’iniquité, l’horreur, le mal, le sang, le feu, Sa grande épée était le contre-poids de Dieu. Il est toujours en marche, attendu qu’on moleste Bien des infortunés sous la voûte céleste, Et qu’on voit dans la nuit bien des mains supplier ; Sa lance n’aime pas moisir au râtelier ; Sa hache de bataille aisément se décroche ; Malheur à l’action mauvaise qui s’approche Trop près d’Éviradnus, le champion d’acier ! La mort tombe de lui comme l’eau du glacier. Il est héros ; il a pour cousine la race Des Amadis de France et des Pyrrhus de Thrace ; Il rit des ans. Cet homme à qui le monde entier N’eût pas fait dire grâce ! et demander quartier, Ira-t-il pas crier au temps : Miséricorde !