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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/481

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Ce burg a le reflet de tous les anciens rois ; Tous leurs avénements, toutes leurs funérailles, Ont, chantant ou pleurant, traversé ses murailles ; Tous s’y sont mariés, la plupart y sont nés ; C’est là que flamboyaient ces barons couronnés ; Corbus est le berceau de la royauté scythe. Or, le nouveau marquis doit faire une visite À l’histoire qui va continuer. La loi Veut qu’il soit seul pendant la nuit qui le fait roi. Au seuil de la forêt, un clerc lui donne à boire Un vin mystérieux versé dans un ciboire, Qui doit, le soir venu, l’endormir jusqu’au jour ; Puis on le laisse, il part et monte dans la tour ; Il trouve dans la salle une table dressée ; Il soupe et dort ; et l’ombre envoie à sa pensée Tous les spectres des rois depuis le duc Bela ; Nul n’oserait entrer au burg cette nuit-là ; Le lendemain, on vient en foule, on le délivre ; Et, plein des visions du sommeil, encore ivre De tous ses grands aïeux qui lui sont apparus,