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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 2.djvu/203

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Jupiter, le premier, rit ; l’orageux Neptune
Se dérida, changeant la mer et la fortune ;
Une Heure qui passait avec son sablier
S’arrêta, laissant l’homme et la terre oublier ;
La gaîté fut, devant ces narines camuses,
Si forte, qu’elle osa même aller jusqu’aux Muses ;
Vénus tourna son front, dont l’aube se voila,
Et dit : « Qu’est-ce que c’est que cette bête-là ? »
Et Diane chercha sur son dos une flèche ;
L’urne du Potamos étonné resta sèche ;
La colombe ferma ses doux yeux, et le paon
De sa roue arrogante insulta l’aegipan ;
Les déesses riaient toutes comme des femmes ;
Le faune, haletant parmi ces grandes dames,
Cornu, boiteux, difforme, alla droit à Vénus ;
L’homme-chèvre ébloui regarda ces pieds nus ;
Alors on se pâma ; Mars embrassa Minerve,
Mercure prit la taille à Bellone avec verve,