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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 2.djvu/288

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D’une manière très-civile,
Nous rendîmes la ville au roi.

En partant du golfe d’Otrante,
Nous étions trente ;
Mais, en arrivant à Cadiz,
Nous étions dix.

On fit ducs et grands de Castille
Mes neuf compagnons de bonheur,
Qui s’en allèrent à Séville
Épouser des dames d’honneur.
Le roi me dit : « Veux-tu ma fille ? »
Et je lui dis : « Merci, seigneur !

En partant du golfe d’Otrante,
Nous étions trente ;
Mais, en arrivant à Cadiz,
Nous étions dix.

» J’ai, là-bas, où des flots sans nombre
» Mugissent dans les nuits d’hiver,
» Ma belle farouche à l’œil sombre,
» Au sourire charmant et fier,
» Qui, tous les soirs, chantant dans l’ombre,
» Vient m’attendre au bord de la mer.

En partant du golfe d’Otrante,
Nous étions trente ;
Mais, en arrivant à Cadiz,
Nous étions dix.

» J’ai ma Faënzette à Fiesone.