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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 2.djvu/319

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Trois ans d’atrocité sur la place publique,
Trois ans de coups de hache et de barres de fer,
Les billots, les bûchers, les fourches, tout l’enfer,
Les supplices hurlant dans la brume hagarde,
C’est là ce que l’Autriche a mis sous votre garde.
Devant vous, on tuait le juste et l’innocent,
Les coudes des bourreaux étaient rouges de sang,
Les glaives s’ébréchaient sur les nuques, la corde
Coupait d’un hoquet noir le cri : Miséricorde !
On prodiguait au bois en feu plus de vivants
Qu’il n’en pouvait brûler, même aidé par les vents,
On mêlait le héros dans la flamme à l’apôtre,
L’un n’était pas fini que l’on commençait l’autre,
Les têtes des plus saints et des plus vénérés
Pourrissaient au soleil au bout des pieux ferrés,
On marquait d’un fer chaud le sein fumant des femmes,
On rouait des vieillards, et vous êtes infâmes.
Voilà ce que je dis, moi, l’aigle pour de bon.
Le fourbe Gaïnas et le louche Bourbon