Aller au contenu

Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 2.djvu/453

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il plane, rassurant, réchauffant, épanchant
Sur ce qui fut lugubre et ce qui fut méchant
Toute la clémence de l’aube.

Les vieux champs de bataille étaient là dans la nuit ;
Il passe, et maintenant voilà le jour qui luit
Sur ces grands charniers de l’histoire
Où les siècles, penchant leur œil triste et profond,
Venaient regarder l’ombre effroyable que font
Les deux ailes de la victoire.

Derrière lui, César redevient homme ; Éden
S’élargit sur l’Érèbe, épanoui soudain ;
Les ronces de lys sont couvertes ;
Tout revient, tout renaît ; ce que la mort courbait
Refleurit dans la vie, et le bois du gibet
Jette, effrayé, des branches vertes.