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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 2.djvu/468

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Il semblait un réveil songeant près d’un chevet.

Oh ! quelle nuit ! là, rien n’a de contour ni d’âge ;
Et le nuage est spectre, et le spectre est nuage.



Et c’était le clairon de l’abîme.

Une voix
Un jour en sortira qu’on entendra sept fois.
En attendant, glacé, mais écoutant, il pense ;
Couvant le châtiment, couvant la récompense ;
Et toute l’épouvante éparse au ciel est sœur
De cet impénétrable et morne avertisseur.

Je le considérais dans les vapeurs funèbres
Comme on verrait se taire un coq dans les ténèbres.
Pas un murmure autour du clairon souverain.
Et la terre sentait le froid de son airain,
Quoique, là, d’aucun monde on ne vît les frontières.

Et l’immobilité de tous les cimetières,
Et le sommeil de tous les tombeaux, et la paix
De tous les morts couchés dans la fosse, étaient faits