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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 2.djvu/472

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Même ceux qui, livrés au rire, aux vains combats,
Aux vils plaisirs, n’ont point tenu compte ici-bas
Des avertissements de l’ombre et du mystère,
Même ceux que n’a point réveillés sur la terre
Le tonnerre, ce coup de cloche de la nuit !

Oh ! dans l’esprit de l’homme où tout vacille et fuit,
Où le verbe n’a pas un mot qui ne bégaie,
Où l’aurore apparaît, hélas ! comme une plaie,
Dans cet esprit, tremblant dès qu’il ose augurer,
Oh ! comment concevoir, comment se figurer
Cette vibration communiquée aux tombes,
Cette sommation aux blêmes catacombes,
Du ciel ouvrant sa porte et du gouffre ayant faim,
Le prodigieux bruit de Dieu disant : Enfin !

Oui, c’est vrai, — c’est du moins jusque-là que l’œil plonge, —
C’est l’avenir, — du moins tel qu’on le voit en songe, —