Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 2.djvu/72

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Comme si le destin eût voulu confronter
Les deux extrémités sinistres des ténèbres.
Le porc, dont un frisson agitait les vertèbres,
Râlait, triste, épuisé, morne ; et le padischah
De cet être difforme et sanglant s’approcha,
Comme on s’arrête au bord d’un gouffre qui se creuse ;
Mourad pencha son front vers la bête lépreuse,
Puis la poussa du pied dans l’ombre du chemin,
Et, de ce même geste énorme et surhumain
Dont il chassait les rois, Mourad chassa les mouches.
Le porc mourant rouvrit ses paupières farouches,
Regarda d’un regard ineffable, un moment,
L’homme qui l’assistait dans son accablement ;
Puis son œil se perdit dans l’immense mystère ;
Il expira.


IV

Le jour où ceci sur la terre
S’accomplissait, voici ce que voyait le ciel :