mons, Les roseaux aux serpents secouant leurs sonnettes ; Il fait tourner autour des soleils les planètes Et dans la blanche main des vierges les fuseaux ; Il entre dans les nids, touche aux petits oiseaux, Et dit : La bise vient, j’épaissirai leurs plumes ; Il laisse l’étincelle échapper aux enclumes, Et lui permet de fuir, joyeuse, les marteaux ; Il montre son grand ciel aux lions de l’Athos ; Il étale dans l’aube, ainsi que des corbeilles, Sous des flots de rayons, les printemps pleins d’abeilles Sa grandeur pour le monde en bonté se résout. Une vaste lueur ardente embrase tout, De l’archange à la brute et de l’astre à la pierre, Croise en forêt de feu ses rameaux de lumière, Va, vient, monte, descend, féconde, enflamme, emplit, Combat l’hiver liant les fleuves dans leur lit, Et lui fait lâcher prise, et rit dans toute chose, Luit mollement derrière une feuille de rose, Chauffe l’énormité sidérale des cieux, Brille, et de mon côté, prodige monstrueux, Ce flamboiement se dresse en muraille de glace ; Oui, la création heureuse s’entrelace Tout entière, clartés et brume, esprits et corps, Dans le Dieu bon, avec d’ineffables accords ; L’être le plus déchu retrouve l’innocence Dans sa toute tendresse et sa toute puissance ; Moi seul, moi le maudit, l’incurable apostat, Je m’approche de Dieu sans autre résultat
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