Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/37

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                  LE CHAOS.
              Pourquoi ?

                  LE DELUGE.
                           Le ver s’est glissé dans le fruit.
Le condamné d’en bas a soufflé dans la nuit
Le mal au cœur de l’homme à travers la nature ;
L’homme, ouvert à l’erreur, au piège, à l’imposture,
Jusqu’au crime de vice en vice descendu,
Est devenu vipère, et sa bouche a mordu ;
Le talon du Seigneur a senti la piqûre ;
Et voilà ce qu’a fait, du fond de l’ombre obscure,
L’être qui vit sous terre au Dieu qui vit au ciel.
Ce monde était méchant et noir, l’être éternel
Le laisse tomber, monstre, et tu peux le reprendre.

                  LE CHAOS.
Pourquoi me l’a-t-il pris, si c’est pour me le rendre ?

                  LE DELUGE.
J’ai roulé sur les monts le flot sombre et tonnant.
Tout est mort. J’ai fini ; c’est à toi maintenant.
Reçois ce monde au fond de l’abîme où nous sommes.

                  LE CHAOS.
J’ai déjà les dragons, je ne veux pas des hommes.