Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 1.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

I

L’AN NEUF DE L’HÉGIRE



Comme s’il pressentait que son heure était proche,
Grave, il ne faisait plus à personne un reproche ;
Il marchait en rendant aux passants leur salut ;
On le voyait vieillir chaque jour, quoiqu’il eût
À peine vingt poils blancs à sa barbe encor noire ;
Il s’arrêtait parfois pour voir les chameaux boire,
Se souvenant du temps qu’il était chamelier.

Il songeait longuement devant le saint pilier ;