Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 2.djvu/200

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Lui donner celle-là de plus. — C’est lui ? — Non. Rien.
— J’ai mal fait. — S’il me bat, je dirai : Tu fais bien.
— Est-ce lui ? — Non. — Tant mieux. — La porte bouge comme
Si l’on entrait. — Mais non. — Voilà-t-il pas, pauvre homme,
Que j’ai peur de le voir rentrer, moi, maintenant ! »
Puis elle demeura pensive et frissonnant,
S’enfonçant par degrés dans son angoisse intime,
Perdue en son souci comme dans un abîme,
N’entendant même plus les bruits extérieurs,
Les cormorans qui vont comme de noirs crieurs,
Et l’onde et la marée et le vent en colère.

La porte tout à coup s’ouvrit, bruyante et claire,
Et fit dans la cabane entrer un rayon blanc,
Et le pêcheur, traînant son filet ruisselant,
Joyeux, parut au seuil, et dit : « C’est la marine. »