Le char haletant plonge et s’enfonce dans l’air,
Dans l’éblouissement impénétrable et clair,
Dans l’éther sans tache et sans ride ;
Il se perd sous le bleu des cieux démesurés ;
Les esprits de l’azur contemplent effarés
Cet engloutissement splendide.
Il passe, il n’est plus là ; qu’est-il donc devenu ?
Il est dans l’invisible, il est dans l’inconnu ;
Il baigne l’homme dans le songe,
Dans le fait, dans le vrai profond, dans la clarté,
Dans l’océan d’en haut plein d’une vérité
Dont le prêtre a fait un mensonge.
Le jour se lève, il va ; le jour s’évanouit,
Il va ; fait pour le jour, il accepte la nuit.
Voici l’heure des feux sans nombre ;
L’heure où, vu du nadir, ce globe semble, ayant
Son large cône obscur sous lui se déployant,
Une énorme comète d’ombre.
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