Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 2.djvu/256

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’entourait. À travers un frisson, on sentait
Que ce buccin fatal, qui rêve et qui se tait,
Quelque part, dans l’endroit où l’on crée, où l’on sème,
Avait été forgé par quelqu’un de suprême
Avec de l’équité condensée en airain.
Il était là, lugubre, effroyable, serein.
Il gisait sur la brume insondable qui tremble,
Hors du monde, au delà de tout ce qui ressemble
À la forme de quoi que ce soit.

À la forme de quoi que ce soit.Il vivait.

Il semblait un réveil songeant près d’un chevet.

Oh ! quelle nuit ! là, rien n’a de contour ni d’âge ;
Et le nuage est spectre, et le spectre est nuage.