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LA LÉGENDE DES SIÈCLES

Est le fauteuil de fer de Henri l’Oiseleur.
Sont présents cent barons et chevaliers, la fleur
Du grand arbre héraldique et généalogique
Que ce sol noir nourrit de sa sève tragique.
Spinola, qui prit Suze et qui la ruina,
Jean de Carrara, Pons, Sixte Malaspina
Au lieu de pique ayant la longue épine noire ;
Ugo, qui fit noyer ses sœurs dans leur baignoire,
Regardent dans leurs rangs entrer avec dédain
Guy, sieur de Pardiac et de l’Ile-en-Jourdain ;
Guy, parmi tous ces gens de lustre et de naissance,
N’ayant encor pour lui que le sac de Vicence,
Et, du reste, n’étant qu’un batteur de pavé.
D’origine quelconque et de sang peu prouvé.
L’exarque Sapaudus que le saint-siége envoie,
Sénèque, marquis d’Ast ; Bos, comte de Savoie ;
Le tyran de Massa, le sombre Albert Cibo
Que le marbre aujourd’hui fait blanc sur son tombeau ;
Ranuce, caporal de la ville d’Anduze ;
Foulque, ayant pour cimier la tête de Méduse ;
Marc, ayant pour devise : Imperium fit jus ;
Entourent Afranus, évêque de Fréjus.
Là sont Farnèse, Ursin, Cosme à l’âme avilie ;
Puis les quatre marquis souverains d’Italie ;
L’archevêque d’Urbin, Jean, bâtard de Rodez,
Alonze de Silva, ce duc dont les cadets
Sont rois, ayant conquis l’Algarve portugaise,
Et Visconti, seigneur de Milan, et Borghèse,