Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 2.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

» Vous qu’une aube précède et qu’une flamme suit,
» Vous les dieux, à travers la formidable nuit ! »

La sueur ruisselait sur le front du satyre,
Comme l’eau du filet que des mers on retire ;
Ses cheveux s’agitaient comme au vent libyen.

Phœbus lui dit : « Veux-tu la lyre ?

— Je veux bien, »
Dit le faune ; et, tranquille, il prit la grande lyre.

Alors il se dressa debout dans le délire
Des rêves, des frissons, des aurores, des cieux,
Avec deux profondeurs splendides dans les yeux.

« Il est beau ! » murmura Vénus épouvantée.