Nos taillis ont été les parvis et les salles
Où s’épanouissaient ses fêtes colossales ;
C’est dans nos bras, que n’a jamais touchés la faulx,
Que cette reine a fait ses songes triomphaux ;
Nos parfums ont parfois conseillé des supplices ;
De ses enivrements nos fleurs furent complices ;
Nos sentiers n’ont gardé qu’une trace, son pas.
Fils de Sémiramis, nous ne périrons pas ;
Ce qu’assembla sa main, qui pourrait le disjoindre ?
Nous regardons le siècle après le siècle poindre ;
Nous regardons passer les peuples tour à tour ;
Nous sommes à jamais, et jusqu’au dernier jour,
Jusqu’à ce que l’aurore au front des cieux s’endorme,
Les jardins monstrueux pleins de sa joie énorme.
III
Une troisième voix dit :
— Sésostris est grand ;
Cadmus est sur la terre un homme fulgurant ;
Comme Typhon cent bras, Cyrus a cent batailles ;
Ochus, portant sa hache aux profondes entailles,