Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/127

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En crachant dans le puits de l'abîme, les ondes Du divin tourbillon qui tourmente les mondes Et les secoue ainsi que le vent le sapin, Vous avez tout noté sur votre calepin ! Vous êtes le devin d'en haut, le cicerone Du pâle Aldebaran inquiet sur son trône ! Vous êtes le montreur d'Allioth, d'Arcturus, D'Orion, des lointains univers apparus, Et de tous les passants de la forêt des astres ! Vous en savez plus long que les grands Zoroastres Et qu'Esdras qui hantait les chênes de Membré ; Vous êtes le cornac du prodige effaré ; La comète est à vous ; vous êtes son pontife ; Et vous avez lié votre fil à la griffe De cet épouvantable oiseau mystérieux, Et vous l'allez tirer à vous du fond des cieux ! Londre, offre ton Bedlam ! Paris, ouvre Bicêtre !

Tout cela s'écroula sur Halley.

                                                       Votre ancêtre,

Ô rêveurs ! c'est le noir Prométhée, et vos cœurs, Mordus comme le sien par les vautours moqueurs, Saignent, et vous avez au pied la même chaîne ; L'homme a pour les chercheurs un Caucase de haine ; Empédocle est toujours brûlé par son volcan ;