Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/147

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Nous nous sentons troublés par les fleurs du ravin, Par l'indulgent avril, par les nids peu moroses, Par l'offre de la mousse et le parfum des roses, Et par l'obscurité des sentiers dans les bois. Les femmes au logis rentrent, mêlant leurs voix, Et plus d'une à causer sous les portes s'attarde. Femme, qui parles mal de ton mari, prends garde, Car ton petit enfant te regarde étonné. Muses, vénérons Pan, de lierre couronné.

V ASCLÉPIADE


Vous qui marchez, tournant vos têtes inquiètes,
Songez-y, le dieu Pan sait toujours où vous êtes.
Amants, si vous avez des raisons pour ne pas
Laisser voir quelle est l'ombre où se perdent vos pas,
Vous êtes mal cachés dans ce bois, prenez garde ;
La tremblante forêt songe, écoute et regarde ;
À tout ce hallier noir vous donnez le frisson ;
Craignez que vos baisers ne troublent le buisson,
Craignez le tremblement confus des branches d'arbre ;
La nature est une âme, elle n'est pas de marbre ;