Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/175

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Se jetant de l'écume et dansant dans les flots, Blancheurs qui font rêver au loin les matelots, Ces ébats glorieux des déesses mouillées Prenant pour lit les mers comme toi les feuillées, Tout ce qui joue, éclate et luit sur l'horizon N'a pas plus de splendeur que ta fière chanson. Ton chant ajouterait de la joie aux dieux mêmes. Tu te dresses superbe. En même temps tu m'aimes ; Et tu viens te rasseoir sur mes genoux. Psyché Par moments comme toi prenait un air fâché, Puis se jetait au cou du jeune dieu, son maître. Est-ce qu'on peut bouder l'amour ? Aimer, c'est naître ; Aimer, c'est savourer, aux bras d'un être cher, La quantité de ciel que Dieu mit dans la chair ; C'est être un ange avec la gloire d'être un homme. Oh ! ne refuse rien. Ne sois pas économe. Aimons ! Ces instants-là sont les seuls bons et sûrs. Ô volupté mêlée aux éternels azurs ! Extase ! ô volonté de là-haut ! Je soupire, Tu songes. Ton cœur bat près du mien. Laissons dire Les oiseaux, et laissons les ruisseaux murmurer. Ce sont des envieux. Belle, il faut s'adorer. Il faut aller se perdre au fond des bois farouches. Le ciel étoilé veut la rencontre des bouches ; Une lionne cherche un lion sur les monts. Chante ! il faut chanter. Aime ! il faut aimer. Aimons. Pendant que tu souris, pendant que mon délire Abuse de ce doux consentement du rire,