Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/203

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La femme sous leurs pieds souffre, à peine vivante ; Autrefois leur esclave, aujourd'hui leur servante ! Ils la pèsent avec l'argent. L'enfant rampe ignorant et nu ; que leur importe ! De quel droit est-il né ? Le marteau de leur porte Glace la main de l'indigent.

Les maximes d'amour sur leur visage écrites Mentent ; ils sont méchants, avares, hypocrites, Faux devant l'aurore qui naît ; Ils remettent aux fers ceux que Jésus délivre ; Puis, parce qu'à des jours indiqués sur un livre, Pendant qu'une cloche sonnait,

Ils ont pris sous leur bras un recueil de cantiques, Décroché leur enseigne et fermé leurs boutiques Et dit un benedicite, Et qu'ils ont regardé pendant une heure un prêtre, Et crié du latin dans l'ombre, ils pensent être Quittes avec l'immensité !