Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/28

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À moi la courtisane ! à moi le cénobite !
Dieu me fait Sésostris afin que je l’habite.
En arrière, en avant,
À moi tout ! à toute heure, et qu’on entre ou qu’on sorte !
Ma morsure, qui va finir à Phryné morte,
Commence à Job vivant.


À moi le condamné dans sa lugubre loge !
Il regarde effaré les pas que fait l’horloge ;
Et, quoiqu’en son ennui
La Mort soit invisible à ses fixes prunelles,
À d’obscurs battements il sent d’horribles ailes
Qui s’approchent de lui.


Rhode est fière, Chéops est grande, Éphèse est rare.
Le Mausolée est beau, le Dieu tonne, le Phare
Sauve les mâts penchés,
Babylone suspend dans l’air les fleurs vermeilles,
Et c’est pour moi que l’homme a créé sept merveilles,
Et Satan sept péchés.