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Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/309

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On dirait qu'ennuyé d'attendre les vivants, Le naufrage hideux, blême et battu des vents, Sort de la mort et vient chercher l'homme sur terre. Une lave nouvelle ouvre un nouveau cratère.


                            LE POËTE

La France est prise en traître une seconde fois.


                            LE CHŒUR

L'eau perfide s'ajoute au guet-apens des rois. D'où vient cette colère odieuse des fleuves ? L'eau devient un suaire et tout meurt. Que de veuves ! Que d'orphelins ! Massacre inepte d'innocents ! L'horreur, du sombre amas des nuages pesants, Pleut, comme si le ciel devenait haïssable ; La rose est sous la fange et l'épi sous le sable. Le miasme impur flotte où flottait le parfum. Cadavres qui passez, accusez-vous quelqu'un ? Ô berceau à vau-l'eau, que criez-vous dans l'ombre ? Est-ce qu'il se pourrait que les forces sans nombre Dont le balancement remplit l'immensité, Eussent on ne sait quelle étrange volonté ?