Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/312

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Quoi, lui le paternel, quoi, lui le nécessaire, Il serait sans raison, sans loi, sans cœur, sans yeux ! Il tomberait du ciel, stupide et furieux, Comme un caillou roulant d'un mont, comme une pierre ! Et quand l'homme dirait en le voyant à terre : Quel est ce projectile imbécile au milieu De ce ravage atroce ? il reconnaîtrait Dieu !


                            LE PRÊTRE

Courbez vos fronts. C'est juste et même salutaire ; Il faut bien que le ciel punisse enfin la terre. Le châtiment descend des éternels sommets.


                             LE POËTE

Châtier ! Punir ! Quoi ? nos crimes ? Soit. J'admets Qu'il se fait ici-bas bien des actions viles ; Il est des fronts souillés, il est des cœurs serviles ; L'homme est souvent hideux. Soit. Eh bien, supposons L'impossible, entassons l'Ossa des trahisons Sur l'abject Pélion des lâchetés ; qu'on rêve, Comme à perte de vue un flot sur une grève, Toute la faute et tout le crime, et le frisson