Page:Hugo - Les Châtiments (Hetzel, 1880).djvu/265

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— Bon. Les uns ont du sang, qu’au bagne on les écroue,
À la chaîne ! Mais ceux qui n’ont que de la boue,
Tu leur diras : — Valets !

La loi râlait, ayant en vain crié main-forte ;
Vous avez partagé les habits de la morte.
Par César achetés,
De tous nos droits livrés vous avez fait des ventes ;
Toutes ses trahisons ont trouvé pour servantes
Toutes vos lâchetés.

Allez, fuyez, vivez ! pourvu que, mauvais prêtre,
Mauvais juge, on vous voie en vos trous disparaître,
Rampant sur vos genoux,
Et qu’il ne reste rien, sous les cieux que Dieu dore,
Sous le splendide azur où se lève l’aurore,
Rien de pareil à vous !

Vivez, si vous pouvez ! l’opprobre est votre asile.
Vous aurez à jamais, toi, cardinal Basile,
Toi, sénateur Crispin,
De quoi boire et manger dans vos fuites lointaines,
Si le mépris se boit comme l’eau des fontaines,
Si la honte est du pain ! —

Peuple, alors nous prendrons au collet tous ces drôles,
Et tu les jetteras dehors par les épaules
À grands coups de bâton ;