Page:Hugo - Les Châtiments (Hetzel, 1880).djvu/274

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Ô pauvres chers enfants qu’ont nourris de leur lait
Et qu’ont bercés nos femmes,
Ces blêmes oiseleurs ont pris dans leur filet
Toutes vos douces âmes !

Hélas ! ce triste oiseau, sans plumes sur la chair,
Rongé de lèpre immonde,
Qui rampe et qui se meurt dans leur cage de fer,
C’est l’avenir du monde !

Si nous les laissons faire, on aura dans vingt ans,
Sous les cieux que Dieu dore,
Une France aux yeux ronds, aux regards clignotants,
Qui haïra l’aurore.

Ces noirs magiciens, ces jongleurs tortueux,
Dont la fraude est la règle,
Pour en faire sortir le hibou monstrueux,
Ont volé l’œuf de l’aigle !

III

Donc, comme les baskirs, sur Paris étouffé,
Et comme les croates,