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Je gravis les marches sans nombre.
Je veux savoir,
Quand la science serait sombre
Comme le soir !
Vous savez bien que l’âme affronte
Ce noir degré,
Et que, si haut qu’il faut qu’on monte,
J’y monterai !
Vous savez bien que l’âme est forte
Et ne craint rien
Quand le souffle de Dieu l’emporte !
Vous savez bien
Que j’irai jusqu’aux bleus pilastres,
Et que mon pas,
Sur l’échelle qui monte aux astres,
Ne tremble pas !
L’homme en cette époque agitée,
Sombre océan,
Doit faire comme Prométhée
Et comme Adam.
Il doit ravir au ciel austère
L’éternel feu ;
Conquérir son propre mystère,
Et voler Dieu.
L’homme a besoin, dans sa chaumière,
Des vents battu,
D’une loi qui soit sa lumière
Et sa vertu.